100 Joer Kannerrechter

Un siècle de droits de l’enfant

Rendre hommage à l’héritage de la Déclaration de Genève et s’engager pour son avenir

Ce livre célèbre le chemin parcouru dans la promotion et la protection des droits des enfants. À l’occasion du centenaire de ces droits, il revient sur les avancées majeures et les obstacles surmontés.

Mais ce parcours est loin d’être achevé. Les droits des enfants évoluent sans cesse, façonnés par les réalités contemporaines et les aspirations de demain. Chaque page témoigne d’un engagement vivant, soulignant que cette cause reste un effort collectif et ininterrompu.

Plus qu’une rétrospective, ce livre rend hommage aux actions actuelles et appelle à une participation active. Il invite à réfléchir et à s’engager, rappelant que la défense des droits des enfants est un devoir partagé, au-delà des générations et des frontières.

Sommaire

Ann Skelton – Epilogue

Un centenaire est l’occasion de faire le bilan – et ce livre nous permet de découvrir une série de réflexions et d’idées nées durant ce siècle, de contempler la situation actuelle et d’envisager l’avenir des droits de l’enfant. Le centième anniversaire de la Déclaration de Genève sur les droits de l’enfant nous invite également à nous souvenir de l’œuvre pionnière de l’anglaise Eglantyne Jebb, mentionnée dans plusieurs chapitres, et de celle de Janusz Korczak, autre figure de proue de la réflexion sur les droits de l’enfant, mort avec deux cents enfants au camp d’extermination de Treblinka en 1942, 18 ans seulement après l’adoption de la Déclaration […]

Charel Schmit – Préface

L’an 2024 a marqué un siècle de lutte et d’avancées significatives pour les droits de l’enfant. En adoptant la Déclaration de Genève en 1924, la communauté internationale a posé un jalon historique : les fondations d‘un mouvement international de défense des droits de l’enfant, d’un engagement sans précédent pour améliorer les conditions de vie et le bien-être des enfants du monde entier. La présente publication est destinée à rendre hommage à l’esprit pionnier d’un mouvement social centenaire trop peu palpable dans la mémoire collective. Elle est le fruit et le suivi d’une conférence donnée par le Dr. Philip Veerman sur invitation de l’OKAJU ayant eu lieu le 23 février 2023 au Mënscherechtshaus au Luxembourg, sous les auspices de la Commission luxembourgeoise pour l‘UNESCO […]

Philip E. Veerman

La Déclaration de Genève, rédigée en 1923 sous l’impulsion d’Eglantyne Jebb et du Save the Children Fund et adoptée en 1924 par la Société des Nations, a marqué la première reconnaissance mondiale des droits de l’enfant. Ce texte pionnier a transformé la perception de l’enfance, en mettant l’accent sur les valeurs de l’humanitarisme universel et en établissant les principes fondamentaux du bien-être des enfants. Toutefois, sa vision initiale des enfants comme récipiendaires passifs de droits contraste avec les cadres modernes, tels que la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, qui reconnaissent les enfants comme détenteurs actifs de droits. Malgré les avancées significatives, les crises contemporaines et les tensions géopolitiques mettent à mal l’universalité de ces idéaux, soulignant leur pertinence continue. […]

Eliza Smierzchalska

Le nom de Janusz Korczak, écrivain, pédiatre et pédagogue juif polonais déporté et assassiné à Treblinka avec les enfants de son orphelinat, est lié depuis un siècle à la lutte pour les droits de lenfant. Alors quil est reconnu comme le précurseur de la Convention internationale des droits de l’enfant et que son nom est régulièrement associé à la Déclaration de Genève, on en vient à oublier que Janusz Korczak (Henryk Goldszmit) ne fait pas partie des signataires de la Déclaration, et quil s’était montré critique à son égard fin 1928 dans Le droit de lenfant au respect: « Les législateurs genevois ont confondu les droits et les devoirs. Le ton de la Déclaration est celui de la sollicitation et non celui de lexigence, cest un appel au bon vouloir, une demande de bienveillance » 1. Pour comprendre au mieux le sens de ces paroles et mesurer leur portée actuelle, il convient de revenir sur le contexte socioculturel dans lequel Henryk Goldszmit est devenu Janusz Korczak. Son parcours déducateur et de pédagogue sont tout autant que ses textes littéraires et pédagogiques des outils précieux pour comprendre la distinction qu’il opérait entre protection de lenfance et droits de lenfant. Enfin, alors que lon fête le centenaire de la Déclaration de Genève dans un monde en crise, il est opportun de se demander en quoi lhéritage de Korczak est utile non seulement pour transformer notre regard sur lenfance et notre relation aux enfants, mais aussi pour repenser la place des enfants dans les sociétés démocratiques. 

Jörg Gerkrath

En célébrant le centenaire des droits de l’enfant, cet article retrace leurs origines dans la philosophie du droit naturel, influencée par des penseurs tels que Hobbes et Pufendorf, et analyse leur lente reconnaissance juridique. Ces droits, consacrés par des textes majeurs comme la Déclaration de Genève (1924) et la Convention de New York (1989), visent à protéger les enfants et à garantir leur bien-être en plaçant l’intérêt supérieur de l’enfant au centre des décisions. L’article examine également les défis liés à leur mise en œuvre dans le domaine de la justice, où il est crucial de concilier ces droits avec ceux d’autrui tout en respectant les impératifs juridiques et éthiques.

Éric Delemar

La Déclaration de Genève de 1924, influencée par les travaux de Janusz Korczak, a marqué un tournant historique en reconnaissant les droits des enfants et en affirmant la responsabilité des adultes envers eux. Suivie par la Déclaration de 1959 et la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) de 1989, ces textes visent à garantir le développement intégral des enfants et à faire de leur intérêt supérieur une priorité. Cependant, la lutte contre la pauvreté, toutes les formes de violence et les troubles en santé mentale des enfants reste cruciale face aux crises contemporaines. L’éducation bienveillante, prônée par Korczak, rappelle l’urgence de considérer les enfants comme des sujets de droits à part entière, tout en appliquant les principes universels de la CIDE.

Simone Beck

Au XIXe siècle, quand l’industrialisation et la migration des travailleurs vers les villes font éclater la cellule familiale intergénérationnelle, les conditions de vie des enfants changent. Contraints de vivre dans des logements exigus partagés parfois avec des inconnus, père et mère au travail, ils ont souvent dû contribuer aux ressources familiales en travaillant eux-mêmes. C’est à cette époque que des organisations caritatives et divers courants politiques commencent à se préoccuper du sort de ces mineurs contraints à une dure vie d’adulte. Les guerres mondiales du XXe siècle qui ont laissé des millions d’enfants orphelins et/ou réfugiés amènent les premières grandes réflexions multinationales sur leur sort dans le cadre de la Société des Nations, puis des Nations Unies. Le premier fruit de ces réflexions est la Déclaration de Genève de 1924, suivie par de nombreux autres conventions, protocoles ou recommandations.

Il faut toutefois constater que ces documents importants, ratifiés pour la plupart par la majorité des États du monde, ne résistent pas aux conflits ou aux catastrophes naturelles. Dans des guerres où les écoles sont prises pour cibles, comment garantir le droit à l’éducation ? Dans des régions où les enfants sont tellement privés de perspectives qu’ils trouvent protection dans des groupes armés, comment les protéger ? Devant les déserts qui s’étendent, les mers qui montent, les forêts qui disparaissent, dans les villes qui sont bombardées et parfois affamées à dessein, comment garantir aux enfants le droit élémentaire à une alimentation, ne serait-ce que de base ?

En dépit de ces constats alarmants, les échanges multilatéraux restent plus que jamais indispensables. Les négociations de paix, les compromis économiques et le soutien moral que peuvent apporter l’art et la culture sont autant d’éléments qui offrent une lueur d’espoir, y compris pour la vie des enfants qui sont les victimes innocentes des conflits des adultes.

Renate Winter

La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle est entrée en vigueur le 2 septembre 1990 après avoir été ratifiée par un nombre d’États supérieur à celui requis. Certaines réserves ont été émises au début, mais elles se sont progressivement dissipées au cours des trois dernières décennies.

Natasha Lepage & Julien Wald 

Les enfants sont les moins responsables mais les plus touchés par la crise climatique. Cet articleexamine comment le changementclimatique compromet les droits des enfants. La criseclimatique n’est donc pas seulement un enjeu environnemental, mais constitue également uneatteinte aux droits de l’enfant. Bien que des cadres juridiques tels que la Convention relative auxdroits de l’enfant et l’Accord de Paris posent les bases des obligations des États pour protégerles enfants des atteintes environnementales, leur mise en œuvre juridique demeure insuffisante.À mesure que la crise climatique s’aggrave, ses répercussions sur la santé, l’éducation, le bien-être et la santé mentale des enfants s’intensifient, notamment dans un contexte de polycrise pluslarge. L’article souligne l’importance de l’éducation au climat comme levier pour lutter contre lapolarisation climatique et pour donner aux enfants et aux jeunes les moyens d’agir.Il met également en lumière le rôle essentiel de la jeunesse dans l’activisme climatique, ainsi quel’usage stratégique des recours juridiques par les enfants et les adolescents pour exiger uneaction climatique plus ambitieuse.Enfin, l’article insiste sur la nécessité de politiques climatiques rigoureuses, juridiquementcontraignantes et appliquées, tenant compte des besoins spécifiques des enfants, surl’importance d’une participation significative des jeunes, ainsi que sur le rôle central de l’éducationpour garantir un avenir juste et durable aux générations présentes et futures.

Bruce Adamson

Ce chapitre retrace le cheminement qui a mené à l’incorporation de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) dans le droit écossais. Il met en lumière les étapes historiques, les stratégies de plaidoyer et les développements législatifs qui ont conduit à l’adoption de la loi écossaise de 2024 sur l’incorporation de la Convention internationale des droits de l’enfant. Cette loi historique a intégré la Convention dans le droit écossais, en veillant à ce que les droits de l’enfant bénéficient d’une protection solide et à ce que des mesures de responsabilisation ainsi que des recours en cas de violation soient mis en place.

Le chapitre se penche aussi sur les changements législatifs plus larges qui ont eu lieu en Écosse, en soulignant l’engagement continu de ce pays en faveur des droits de l’enfant et le rôle essentiel de certains acteurs dans l’ancrage d’une culture des droits. Il engage enfin une réflexion sur les implications futures de la loi et la nécessité d’en mesurer le succès en tenant compte des résultats, mais aussi du vécu des enfants.

Niall Muldoon

L’Irlande n’a accédé à l’indépendance qu’en 1921, mais a immédiatement sombré dans la guerre civile. Pourtant, lorsqu’il s’est agi de signer la Déclaration de Genève, tous les dirigeants politiques et religieux de l’époque ont répondu présent. C’est dire la valeur qu’ils accordaient aux droits de l’enfant. Les actions de l’État irlandais dans les décennies suivantes ont toutefois montré le peu de cas qu’il faisait de la Déclaration et plusieurs milliers d’enfants ont été victimes d’abus, de négligences et de préjudices dans les écoles, foyers et institutions. En 1992, l’Irlande a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) et commencé à travailler à l’amélioration de la vie des enfants.

L’Irlande a créé l’Ombudsman for Children’s Office (Bureau du Défenseur des droits de l’enfant) en 2004 et a adopté un amendement constitutionnel reconnaissant les droits distincts et inaliénables des enfants (incorporant partiellement les articles 3 et 12 de la CIDE) en 2012. Au cours des 20 années qui se sont écoulées depuis la création de notre bureau, nous avons obtenu des améliorations telles que la fin de l’incarcération des mineurs dans des prisons pour adultes, l’autorisation pour les enfants demandeurs d’asile de déposer des plaintes auprès de l’Ombudsman, la prise en considération de la parole des enfants vulnérables et défavorisés (par exemple, les gens du voyage, les sans-abri et les patients hospitalisés dans des établissements de santé mentale). Nous nous efforçons aussi de faire abolir l’actuel système d’hébergement des demandeurs d’asile (Direct provision). Nous avons par ailleurs lancé le débat sur l’égalité pour les enfants atteints de handicaps, les droits des enfants nés de gestations pour autrui (GPA), l’importance des études d’impact sur les droits de l’enfant dans les ministères et la nécessité de repenser la manière dont l’éducation des enfants est dispensée et évaluée.

La prochaine étape pour les droits de l’enfant en Irlande est l’incorporation intégrale de la Convention internationale des droits de l’enfant dans le droit irlandais et l’Ombudsman for Children’s Office se concentrera sur cet objectif dans les années qui viennent. Une telle démarche aiderait l’Irlande à respecter pleinement ses engagements envers les enfants, comme elle s’y est engagée pour la première fois avec la ratification de la Déclaration de Genève en 1924. Elle garantirait que les droits des enfants et leur voix soient au premier plan de toutes les décisions prises par les pouvoirs publics, garantissant ainsi des services de meilleure qualité et plus appropriés pour tous les enfants. Ce sont là des résultats qui rendraient fiers les signataires irlandais de la Déclaration de 1924.

Michel Anglade

Alors que nous célébrons le centième anniversaire de la Déclaration de Genève sur les droits de l’enfant, adoptée par la Société des Nations en 1924, nous devrions prendre le temps de faire le bilan de ce qui a été accompli, mais aussi des défis qui restent à relever – et qui, dans certains cas, ne cessent de croître – pour que les droits de tous les enfants soient pleinement respectés. […]

Network

Une invitation au dialogue international
et à la réflexion commune sur l’avenir des droits de l’enfant

Ce livre est une contribution de l’OKAJU (Ombudsman fir Kanner a Jugendlecher) au réseau ENOC (European Network of Ombudspersons for Children) et à l’AOMF (Association des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie). Il célèbre les 100 ans des droits de l’enfant, mettant en lumière les efforts continus et les réalisations significatives de ces réseaux dans la promotion et la protection des droits des enfants à travers le monde.

1924 – 2024

Un engagement renouvelé pour les droits des enfants

La Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l’enfant nécessitait une belle commémoration.

Ainsi, fin 2022, Philip D. Jaffé, professeur à l’Université de Genève et membre du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, ainsi que Mané Kocharyan, spécialiste des droits de l’enfant et collaboratrice principale, ont pris contact avec la Ville de Genève pour mettre en lumière l’importance du centenaire de la Déclaration de Genève de 1924 et la contribution remarquable d’Eglantyne Jebb, auteure de cette Déclaration.

Il n’a pas fallu insister pour obtenir l’adhésion enthousiaste de Christina Kitsos, alors vice-présidente du Conseil administratif de Genève et aujourd’hui Maire de la Ville de Genève. Christina Kitsos n’a pas hésité à valoriser la figure historique d’Eglantyne Jebb pour soutenir son action en faveur du bien-être des enfants à Genève. Un changement décisif s’est produit lorsque Philip D. Jaffé a élaboré une version révisée et actualisée de la Déclaration de Genève sur les droits des enfants.

En partenariat avec la Ville de Genève, trois organisations de la société civile de premier plan, Save the Children, Enfants du Monde et Terre des Hommes Suisse ont décidé de s’engager résolument dans ce projet pour en assurer le succès.

Soutenez les droits des enfants

Déclaration des droits des enfants Genève 2024

100 ans des droits de l’enfant, ça se fête ! Depuis la Déclaration de Genève de 1924, il y a eu de grandes avancées en faveur du bien-être et de la protection des enfants. On pourrait citer, par exemple les progrès en matière de santé et d’éducation. Mais force est de constater qu’en 2024 ces avancées sont assombries autant par la violence qui touchent les enfants (un enfant est tué toutes les 5 minutes selon les chiffres officiels des Nations Unies) que par des défis émergents comme la digitalisation ou encore la crise climatique.
Il était grand temps de mettre à jour la ‘Déclaration de Genève’ et mobiliser la conscience collective autour d’un nouvel appel en faveur des droits de l’enfant : la Déclaration de Genève de 2024.

100 Joer Kannerrechter

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