Plus de carte blanche pour un secteur à hauts risques !
L’État doit assurer sa responsabilité dans la protection des mineurs en ligne
Alors que les jeunes sont exposés à des contenus préoccupants en ligne, la question de la responsabilité de l’État dans la protection des mineurs ne peut plus être ignorée. Selon les dernières données du BEE-SECURE Radar, 73 % des jeunes de 12 à 16 ans considèrent que les images de violences sexualisées et les contenus à caractère sexuel représentent des risques majeurs en ligne. Par ailleurs, 58 % des 12-17 ans font une utilisation régulière de plateformes pornographiques, tandis que seulement 21 % des 12-16 ans affirment que leurs pairs ne partagent jamais de photos ou vidéos intimes d’eux-mêmes.
Ces chiffres illustrent une réalité alarmante : la simple promotion des compétences médiatiques ne saurait suffire à protéger les mineurs contre ces risques. Si la responsabilité des parents est essentielle, elle ne peut être la seule réponse à un phénomène qui exige une action structurelle et réglementaire.
L’État doit assumer pleinement son rôle en mettant en place des mesures efficaces pour réguler l’accès aux contenus nocifs, inappropriés et préjudiciables. La Convention relative aux droits de l’enfant impose aux gouvernements de garantir un environnement sûr pour les mineurs, y compris dans l’espace numérique. Or, l’absence de restrictions adaptées expose une génération entière à des dangers qui impactent leur développement et leur bien-être.
À l’occasion du Safer Internet Day 2025, il est temps de repenser les politiques publiques en matière de protection des enfants en ligne. Un cadre réglementaire clair et des actions concrètes sont indispensables pour garantir un accès sécurisé à l’internet et faire prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant, principe fondamental de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Sur la base de son rapport annuel 2024, l’OKAJU a émis une recommandation générale intitulée «Protéger les mineurs en ligne face à l’industrie de la pornographie», disponible sur notre site internet. Cette recommandation souligne l’urgence de renforcer la régulation et de mettre en place des mécanismes efficaces pour limiter l’exposition des enfants à ces contenus préjudiciables.